Le PUD de 1965

Dans les années 1950 Caen continue sa reconstruction. En France, c’est le baby-boom. Cette explosion démographique ajoutée à l’augmentation de l’exode rural et au renouveau de l’industrialisation intensifie grandement le phénomène d’urbanisation. Cela commence à poser des problèmes de logements, d’infrastructures et d’équipements collectifs.

En décembre 1958, une série de lois et de décrets est promulguée pour développer les régions françaises afin d’éviter une fracture entre la France industrielle de l’Est et la France rurale de l’Ouest. Parmi les moyens mis en œuvre on trouve les « Plans Régionaux de Développement et d’Aménagement » (PRDA) et les « Plans d’Urbanismes Directeurs » (PUD). Le PRDA est là pour donner l’orientation de développement d’une région (ici, la Basse-Normandie). Il donne les grandes lignes pour les PUD qui concernent plus précisément les grandes agglomérations (comme Caen). Les PUD doivent établir et/ou préciser les périmètres d’urbanisation, les tracés des grandes infrastructures et la localisation des principaux équipements.

Le 9 novembre 1965, le PUD du groupement d’urbanisme de l’agglomération caennaise est signé (donc validé) par le premier ministre G.Pompidou.

Pour combattre la désertification rurale et éviter que Caen n’exerce une attraction trop forte sur les campagnes, il est décidé d’aménager le « Grand Caen ». Un groupement de 30 communes situées de part et d’autre de l’Orne et du canal de Caen à la mer (ce groupement est légèrement différent du « Caen-la-mer » d’aujourd’hui)..

Le PUD de l’agglomération caennaise prévoit entre autre :

  • Un aménagement du territoire découpé en alternance zones d’habitat / zones d’activités. Ce découpage privilégie l’extension vers la mer (Caen est à l’époque le 8ème port de France)
  • Une desserte vers le pont de Tancarville (L’autoroute Paris-Normandie s’arrête à Pont l’Evêque à l’époque)
  • De nouveaux équipements tels que le CHU
  • Un réseau d’infrastructures routières comprenant un boulevard urbain pour écouler le trafic du centre-ville (avec feux et carrefours) doublé d’une rocade 2×2 voies péri-urbaine pour écouler le trafic extérieur qui emprunterait le pont de Colombelle déjà existant.

Notez que cela ne correspond pas au périphérique tel qu’on le connaît aujourd’hui et que la construction du viaduc de Calix n’est pas encore au programme…